La fiancée syrienne

Publié le par jujube

La fiancée syrienne

 

 

Film de Eran Rilkis, Israël/France/Allemagne, 2004, 1h37

 

 

Avec Hiam Abbass, Makram J. Khoury, Clara Khoury...

 

 

 

 

Le mariage de Mona est le jour le plus triste de sa vie.

 

 

C'est aujourd'hui que Mona, jeune fille d'origine druze, doit épouser une vedette de la télévision syrienne. Elle devrait être heureuse, mais elle sait qu'une fois entrée en Syrie, où l'attend son futur mari, elle ne pourra plus jamais revenir chez elle, dans son village du Golan occupé par Israël depuis 1967. Et qu'elle ne pourra plus revoir sa famille... Dispersés aux quatre coins du globe, ses proches se retrouvent dans ce petit village du bout du monde pour fêter l'événement et faire leurs adieux à la future mariée. Entourée des siens, et surtout de sa soeur aînée Amal, Mona se sent plus forte. Mais c'est sans compter sur l'absurdité de la bureaucratie qui oblige bientôt toute la famille à attendre indéfiniment au poste frontière, coincée quelque part entre Israël et la Syrie...

 

 

Ne tournons pas autour du pot: ce film est un régal. Comme un bijou dissimulé au fond d'une boîte à chaussures. On s'attend à un film à thèse de plus, et on se retrouve au final avec une ode à l'absurdité du monde, entre Kafka et Kusturica. Le film s'arrache à la tragédie avec un humour très subtil. Soit l'histoire de cette fiancée syrienne, coincée entre son futur mari, sa famille, les traditions de sa communauté, et la frontière israélo-syrienne. Cette attente interminable de la future mariée, robe blanche sur fond désertique, seule sur sa chaise, restera longtemps dans nos mémoires. Ajouté à ça une galerie de portraits étonnante, dont les femmes tiennent le haut du pavé: Mona, la fiancée, mais surtout Amal, la sœur aînée, pilier de la famille. Ce personnage central nourrit ce long métrage de sa force et de sa colère. Amal œuvre pour la réussite du mariage de sa sœur, en qui elle voit l'espoir d'une émancipation, pour la liberté de choix de sa fille, pour la réconciliation de son frère avec son père et la présence de celui-ci au mariage de sa fille. Beaucoup de tâches donc pour cette femme déterminée mais aussi fragile, interprétée par Hiam Abbas, toujours juste, dont l'air faussement sévère s'accorde à merveille avec le personnage. J.D.

 

 

Publié dans MON CINEMA

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