André Valente

Publié le par jujube

Andre Valente

 

 

Un film de Catarina Ruivo

Portugal, 2004, 1h11

Avec Leonardo Vieiros, Rita Durão, Pedro Lacerda...

 

 

 

André, un gamin de huit ans, vit avec sa mère qui tente de lui offrir un semblant d’équilibre, quand son père se signale par ses absences répétées et ses retours furtifs. Livré au désarroi, à une vie scolaire faite de violences tour à tour anodines ou dramatiques, et de rencontres qui, elles aussi, sont placées sous le signe de la précarité (une camarade de classe à laquelle il se lie, mais qui doit déménager, un voisin, immigré russe, qui paraît également en transit), André fait l’expérience d’une enfance chaotique, où les instants de bonheur semblent volés et les interrogations aussi confuses que perpétuelles…

 

 

 

 Catarina Ruivo, la jeune réalisatrice d'André Valente, aime apparemment la difficulté, puisqu'elle a pris le risque pour son premier film de traîter des difficultés de l'enfance;  la tradition voulant qu'au cinéma il soit très difficile de travailler avec des enfants ou des animaux, le pari était plutôt osé. Pari pourtant réussi, car sa capacité à décrire aussi vite et intelligemment le moment où un petit garçon cherche et trouve ses repères mérite qu'on y prête attention. Si vous cherchez "le monde merveilleux de l'enfance", vous faites fausse route: la réalisatrice s'est posée comme objectif de raconter la vraie vie d'un petit garçon ordinaire, faite de tous ces moments qui construisent l’adulte en devenir, les éclats de rire comme les coups dans la face. Elle parvient à nous montrer tous les petits éléments de son monde, des inévitables touche-pipi ou bagarres d’école, aux bruyantes engueulades des parents. C'est la justesse du trait, la sobriété, l'économie de moyens, et le talent des petits acteurs en herbe, qui font de ce film une oeuvre qui comptera parmi les autres films sur le même sujet, au même titre que Ponette de Jacques Doillon ou plus récemment Nobody knows de Kore-Eda Hirokazu. J.D.

Publié dans MON CINEMA

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