Dans les champs de bataille

Publié le par jujube

Dans les champs de bataille

Un film de Danielle Arbid

Avec Marianne Feghali, Rawia Elchab, Laudi Arbid…

France/Liban, 2003, 1h30

 

 

 

Beyrouth, 1983. La vie secrète de Lina, douze ans, tourne autour de Siham, la bonne de sa tante, de six ans son aînée. La petite cautionne les amours clandestins de la grande et défend ses intérêts. Mais elle passe inaperçue aux yeux de la bonne et d’ailleurs aux yeux de sa famille, notamment du père : destructeur, aventurier et flambeur. Dans un quotidien incertain, celui de la guerre, des passions et des frustrations, Lina accède au monde des adultes, sans conscience du bien ou du mal…

 

Alors qu’affluaient les reportages sur la guerre du Liban filmés par les équipes de télévisions étrangères, les cinéastes libanais étaient eux comme sans voix. Il a fallu huit longues année pour sortir du mutisme. Mais vers1998 on assiste à l’émergence d’une génération de nouveaux auteurs nés de cette déchirure: entre autres Ziad Doueiri (West Beyrouth), Ghassan Salhab (Beyrouth fantôme-1999), Randa Chahal Sabag (Civilisées-1999), Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (Autour de la maison rose- 1999) et dernièrement Ghassan Salhab( Terra incognita , selectionné à Cannes en 2002) de, sélectionné à Cannes. Tous, sans exception, parlent de la guerre, la questionnent, la secouent pour en faire tomber quelque chose.

La réalisatrice explique pourquoi elle aussi a choisi de situer l'action de son film dans les années 80, en pleine guerre du Liban : "Finalement parce que la guerre ne m'effraie pas. C'est dans ce sens-là que j'ai voulu faire ce film. Pour montrer comment on la vivait de l'intérieur. J'ai habité au Liban entre 1975 et 1990, je sais donc que l'être humain peut se familariser avec la peur et le danger. Je l'ai expérimenté. On peut rire et aimer en temps de guerre. Tous les sentiments sont exacerbés, et la peur de mourir à chaque instant finit par procurer un sentiment de liberté inouï. On vit intensément."  C’est effectivement ce paradoxe qui est évoqué dans tout le film. On oublie trop souvent que la vie continue, dans ces champs de bataille si lointains que nous montre la télévision. Les personnages du film, eux, s’évertuent malgré la fatalité, à conserver les gestes, les sentiments, les attitudes du quotidien : rire, larmes et colère, sont comme des armes brandies contre l’adversité. J.D.

Publié dans MON CINEMA

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