Les faussaires

Publié le par Jujube

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Les faussaires
Die Fälscher
De Stefan Ruzowitzky, Allemagne/Autriche, 2006, 1h38
Avec Karl Markovics, August Diehl, Devid Striesow, Marie Bäumer, Martin Brambach...

Grand prix du film allemand, Festival de Berlin 2007

Sortie le 06 février

Une petite histoire pour illustrer la grande…Berlin, 1936. Expert en fausse monnaie, le juif Salomon Sorowitsch est arrêté par la Gestapo et interné dans le camp de Mauthausen. Mais il est vite transféré dans un camp de première classe à Sachsenhausen pour collaborer avec d’autres experts juifs triés sur le volet à l'opération secrète dite Opération Bernhard : imprimer à grande échelle de fausses devises étrangères pour affaiblir l'économie des alliés. Mais la menace est bien réelle : si leur travail n'est pas couronné de succès, les faux-monnayeurs seront exécutés. Lui et ses compagnons se retrouvent face à un dilemme impossible : aider les nazis ou mourir...

Encore une perle cinématographique pour le cinéma allemand qui n’en finit plus de nous étonner en revisitant son Histoire la plus douloureuse. Pourtant, ce n’est pas Stefan Ruzowitzky, honnête faiseur de films de genres tel « Anatomie », que l'on attendait dans ce registre. En prenant un sujet aussi épineux que celui des camps de concentration, en faisant le pari de s’éloigner du manichéisme avec en guise de héros un juif physiquement antipathique, mystérieux, intéressé et dont les intentions restent pendant longtemps insoupçonnables, le réalisateur n’a pas choisi la voie la plus simple, mais la plus osée, et finalement la plus intéressante. 

Ce qui fascine avant tout Ruzowitzky, c’est le dilemme illustré dans le face à face Sorowitsch/Burger (le film s’inspiré des mémoires d’Adolf Burger, vrai protagoniste de l’histoire), mais aussi l’étrange condition de ces déportés « de luxe » qui jouent au ping-pong au beau milieu de la torture quotidienne et des exécutions sommaires. En elle-même la découverte de l'abject des autres prisonniers, ceux qui n'ont pas la chance de manger ou dormir correctement, est l'un des grands moments de tension du film.
Audacieux car original dans son approche de l’Histoire, « Les faussaires » se place comme LE film allemand qui fera parler de lui ce début d’année.
 
J.D.
 

Publié dans MON CINEMA

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