Bébête show

Publié le par Jujube

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Docs animaliers 
Nos bébêtes adorées
 
Un petit nez de renard sorti du terrier, une aile froissée de papillon contre une feuille d’olivier, le charme insoupçonné d’une patte de crabe sur une plage ensoleillé, et vous êtes attendris, séduits, charmés, envoûtés ! Comme des millions de spectateurs terrestres, vous vous extasiez devant le spectacle de la nature que nous propose régulièrement le cinéma. 

Résultat en cette fin d’année, le rythme des sorties du genre s’accélère: « Un jour sur terre » d’Alastair Fothergill cette semaine ; « Le renard et l’enfant » de Luc Jacquet le 12 décembre ou « Les animaux amoureux » de Laurent Charbonnier le 19 décembre. Des réalisateurs qui se sont spécialisés dans la captation du réel…et dans l’infinie patience ! Attendre des jours entiers dans le froid polaire qu’une ourse blanche et ses petits daignent sortir le bout de leur nez, comme l’ont vécu l’équipe d’  « Un jour sur terre », ou patienter des heures qu’un poisson-clown libère sa semence pour l’équipe des « Animaux amoureux ». 

Plus confidentiel il y a quelques décennies (mis à part peut-être « Le monde du silence » de Louis Malle et Cousteau, palme d’or 1955, ou « La fête sauvage » de Frédéric Rossif en 1976), le doc animalier a grandement profité du succès inattendu de « Microcosmos » de Claude Nuridsany et Marie Pérennou en 1996, qui prenait le relais de l’émerveillement cinématographique à des hommes de télévision tels Alain Bougrain-Dubourg ou Nicolas Hulot. A partir de cette année-là, une libellule ou un bouseux pouvait être les stars d’un film à 3,5 millions de spectateurs…Les moyens financiers affluant et la technique aidant (caméras HD permettant de filmer sous l’eau, dans les airs, vues d’hélico, macro etc.), on a vu débarquer sur les pellicules sabots, cornes, pattes, plumes en tout genre : des oies cendrées (« Le peuple migrateur »), des manchots (« La marche de l’empereur »), et toute une faune subaquatique ou polaire (« La planète bleue », « La planète blanche »…).

Alors, pourquoi donc cet engouement pour la faune sauvage ? 
C’est que depuis une bonne dizaine d’années, l’environnement, l’écologie et le développement durable ne sont plus des concepts ringards pour gauchistes attardés. Les tempêtes, cyclones, canicules, mais surtout la fin probable du pétrole ont fait réagir monsieur tout-le-monde sur les enjeux présents. « Il faut éteindre les appareils en veille, sinon ça tue les ours » plaisante-t-on à peine. Le magnifique, le grandiose, l’époustouflant de ces productions auraient donc un objectif commun : laisser un témoignage de la vie sur terre pour les générations futures, au cas où elle viendrait à disparaître par notre faute. Et pendant qu’on reste bouche bée devant la parade amoureuse d’un couple de kangourous, on ne peut empêcher la culpabilité de pointer le bout de son doigt accusateur.

Mais si, comme le dit Nicolas Hulot, « l’émerveillement constitue le premier pas vers le respect », alors les documentaires animaliers nous sont d’un grand secours.
 
JD
 

Publié dans MON CINEMA

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