Lioret toujours lacrymal
Toutes nos envies
De Philippe Lioret, France, 2011
Avec Marie Gillain, Vincent Lindon...
9 novembre 2011
Le plutôt réussi « Welcome » - Lindon en maître-nageur qui fait traverser à la nage la Manche à un clandestin- avait déclenché une polémique et un débat à l'Assemblée, sur le statut « criminel » des aidants aux immigrés. Philippe Lioret avait alors bataillé ferme -s'était énervé même – pour ne pas qu'on classe son film dans la catégorie « film militant » au côté d' « Indigènes » par exemple. « Je suis un conteur d'histoires », ne cessait-il de répéter. Mais que reste t'il à Lioret sans la politique ? Les grosses ficelles de l'émotion facile... « Toutes nos envies » nous fait retrouver ce que Lioret aime par dessus tout : les sujets pathos et les thèmes larmoyants. Une juge (Marie Gillain) qui lutte contre le surendettement...qui a une mère prolo et dépensière...paf, elle se paye en plus une tumeur au cerveau...et pas de bol, elle n'en a plus que pour quelques mois...Heureusement, Lindon est là. Mais au moment où elle réussit à faire changer les choses avec lui, paf, elle meurt. Et lui repart de son côté. Ceci n'est pas une caricature mais bien l'histoire du film. Souvenez-vous de « Je vais bien ne t'en fais pas » et sa dépressive histoire de frère mort qui continue d'envoyer des lettres à sa sœur...Les films de Lioret sont un peu des compils des thèmes d'émission de Delarue...
Lioret a l'air de s'amuser à être tout le temps sur le fil du rasoir du dégoulinant, et pour cela il emploie une arme redoutable : filmer le quotidien. Ainsi, il y a au moins trois ou quatre scènes de repas avec discussions sans interêt, et trois-quatre séquences où quelqu'un sert du café. Ca permet de dédramatiser les séquences suivantes, sans rien apporter de plus.
Au final, oui, les acteurs sont suuuuperbes, oui, la musique est bien choisie, mais est-ce que vous avez vraiment besoin qu'on vous raconte dans le détail la vie misérable de monsieur et madame tout le monde ???
